Avant son entrée en bourse de novembre, Numericable a utilisé un tableau comparatif dans ses documents pour convaincre les actionnaires. Mais c’était sans compter la pugnacité d’un de ses concurrents qui n’a pas apprécié se voir dévalorisé. En effet, Free clame que les informations délivrées dans la plaquette de présentation de l’IPO du câblo-opérateur sont fausses.
Une accusation qui tombe mal
Free déclare la guerre de la vérité à Numericable. Le conflit porte sur des informations commerciales, regroupées dans un tableau ci-dessous. En parcourant le document, on pourrait effectivement dire que Free est dévalorisée face à ses concurrents. C’est pourquoi son fondateur s’insruge et se défend. Cette accusation tombait vraiment mal pour Numericable car elle précédée de peu leur entrée en bourse est imminente. Face à la dénonciation d’abus de Free, l’entreprise se trouve dans une position délicate. Selon le JDD, le trublion a assigné en référé le câblo devant le tribunal de Nanterre. Iliad-Free dénonce alors que son concurrent a délivré des renseignements « erronées et dévalorisantes » dans son rapport, déposé aux Autorités des Marchés Financiers.
Des informations inexactes
En lisant le document rédigé par Numericable, on observera que la vitesse de débit maximal proposée par Free est de 28 Mb/s. Pourtant, en réalité, elle est de 1 Gb/s pour les abonnés à la fibre. Selon le JDD, d’autres renseignements concernant le fournisseur d’accès sont faux, à savoir : la qualité HD, YouTube sur la TV, l’hotline ou encore le Blu-Ray. Par ailleurs, la maison mère de Free affirme que Numericable a tort de se présenter comme l’unique prestataire offrant la FullHD. En effet, Orange et SFR proposent également cette prestation.
Cependant, la note qui a sûrement dû faire sortir Free de ses gonds est celle indiquant que l’« annonce a fait l’objet d’un communiqué de l’ACERP publié le même jour par lequel l’ACERP a tenu à souligner le caractère partiel et parfois inexact des annonces de Free concernant ses offres à très haut débit fixe ».
Iliade demande alors à ce que le fâcheux document soit modifié et interdit avant l’introduction en bourse de Numericable. Ce dernier à tout intérêt à ce que ces modifications soient apportées. Si Free arrive à suspendre l’entrée en bourse de son concurrent, celui-ci pourra dire au revoir aux 650 millions d’Euros qu’il voulait lever, en faisant appel au marché. La première audience aurait dû avoir lieu le 5 novembre dernier, soit trois jours avant la présumée date d’entrée en bourse de Numericable.
Numericable tient à se défendre
Malgré les importants enjeux de cette affaire, l’accusé n’a pas hésité à partager son avis concernant l’accusation de Free. La société affirme alors que « son prospectus d’introduction en bourse a été établi de bonne foi, sur la base des informations disponibles au moment de sa rédaction ». Par ailleurs, le câblo-opérateur tient à indiquer que le tableau délivré à l’AMF ne constitue, en rien, un document de publicité où les concurrents pourraient et devraient être comparés. Il s’agit donc d’un simple document d’informations financières, établi dans le strict respect des normes légales et réglementaires applicables. Au sujet des renseignements donnés sur les vitesses maximums de débit, Numericable Group a rappelé la note en bas de page, indiquant que la Freebox « peut aussi s’utiliser sur le réseau FTTH pour une vitesse maximum de 1 Gb/s, mais le volume est bas ». L’opérateur estime alors que l’accusation de son concurrent est « abusive et devrait être rejetée ».
Fort heureusement, l’attaque de Free n’a pas entaché l’entrée en bourse qui a été accueilli chaleureusement par les investisseurs.